vendredi 27 juin 2014

LES ACORES

Coucou nous revoilà !
Nous sommes arrivés aux Açores, plus exactement à Flores hier à l'aube après 12 jours de mer,dont 5 sous spi. Cette navigation était dans l'ensemble cool . Partis de concert avec le catamaran Cyrano, ce dernier à choisi l'île d'Horta pour régler quelques soucis technique.
Ce sera notre dernière escale, et oui nous avons bien entamé le voyage retour; il ne nous reste à présent plus qu'une ligne à tirer avant notre arrivée en France!
Nous pensons repartir le 1er Juillet, on vous tiens au courant le jour J. Bises à tous, Titouan Yoan et Pascal.

jeudi 12 juin 2014

Holguin


Nous profitons enfin d'une fenêtre météo pour partir demain, vendredi 13, pour les Açores. Nous pensons mettre une quinzaine de jours pour parcourir les 1700 miles qui nous sépare de Flores, l'île la plus Est de l'archipel.

Pour vous faire patienter, voici les photo commentées d'Holguin ainsi que les moyens de transport utilisés lors de notre périple pédestre.
   Nous avons de la chance, dés le départ, un tracteur nous prend jusqu'à l'arrêt de bus


  La chevrolet ou la cadillac, ne sont pas une légende et fonctionnent très bien en taxi collectif


   La calèche taxi colectif
 Le vélo taxi particulier
  Tout est bon pour se déplacer. Ici un gros bouc tire un petit attelage pouvant transporter 4 personnes, parfois 6 !

Un camion de transport de vrac ne repart jamais à vide et s'improvise aussi bus...


Voilà ce que nous appelions les gars et moi la bétaillère. Nous ferons l'essentiel de notre parcours à bord de ces camions bus dans lesquels j'ai pu compter jusqu'à 87 personnes. Les voyages sont fatiguant mais riche en contact car tout le monde se parle. Lorsque l'on est bien serré, on se passe des sacs de l'entrée arrière vers l'avant et vice et versa mais aussi les enfants pour aller sur les genoux d'une personne assise lorsqu'un parent debout n'a plus assez de place pour les porter. Je me suis ainsi retrouvé une fois avec un bébé d'environ 3 mois dans les bras ! S'il pleure un peu, on vous fait passer un morceau de pain et si votre arrêt précède le sien  vous refilez le bébé à votre voisin(e). Environ tous les 100KM le camion s'arrête 2 minutes, des vendeurs nous tendent à travers les barreaux des casses-croûtes, jus, rhum, cigarettes....Après ça les discussions et rires reprennent de plus belle tandis que la route va bon train ! Yoan apprécie particulièrement les courses qui s'improvisent entre deux chauffeurs tandis que Titouan reste de marbre et que, pour ma part, je n'apprécie pas du tout ces émotions.
 





 



                            Un bon repos durant 2 jours dans un petit appart négocié 15€/ nuit.                                                









 Une représentation du débarquement Espagnol à Cuba



  Bien entendu, toutes les routes sont bloquées aval pour laisser passer le convoi....
   excepté un car de touristes américains ! *



* voir coutumes et usages à Cuba

dimanche 8 juin 2014

CHEZ LES PECHEURS

PREMIERES RENCONTRES


En quittant le parc de la marina ultra sécurisé, un boulevard d'un bon kilomètre, sans rue adjacente, dessert le village sur toute sa longueur. Les champs Elysées la veille du 14 Juillet ! peu de passant, pas un véhicule et sans commerce à l'horizon. C'est surprenant, nous restons là, interdits, ne sachant où aller, à regarder ces petites maisons modestes collées les unes aux autres, parfois surmontées d'un étage,. Quelques personnes sont assises ici et là sur le trottoir de gauche et un cheval broute sur l'accotement droit. L'instinct nous porte à gauche, le bout de la fourche du chenal. J'y avais également remarqué deux ou trois barques, sans doute de pêcheurs, à une encablure des vedettes des douanes. A mesure que nous avançons, les habitants postés au pied de leur porte nous saluent en souriant et nous déshabillent du regard. Un peu plus loin d'autres nous interpellent le temps que l'on arrive à leur hauteur sans réellement engager une conversation. « Comment vas-tu ? Ce sont tes enfants ? Et lui (en montrant Titouan), tu l'as eu avec une Cubaine ? » Habitués depuis la République Dominicaine aux mêmes types de questions, les gars comprennent facilement sans que j'ai à leur traduire et répondent de plus en plus sans mon aide.
Au bout de cette artère, un chemin de terre défoncé distribue de petites habitations sommaires faites de briques et de brocs, couvertes pour la plupart de tôles ondulées rouillées. On pourrait dire le bidonville d'une pauvre bourgade. Les hommes lèvent la main en murmurant bonjour, restent en retrait par timidité et pudeur je pense, tandis que les femmes nous assomment rapidement d'innombrables questions sans nous laisser le temps d'y répondre. Le chemin nous est à présent barré, on nous prend par la main et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous nous retrouvons à l'entrée d' une bicoque d'où sortent de plus en plus d'adultes et enfants comme des colombes du chapeau du magicien ! Mais combien sont-ils là-dedans ??! Bientôt, la voisine arrive en portant une table ; une femme plus agée la rattrape au trot pour l'aider et se joindre à nous, une autre ramène des chaises de chez elle et nous voilà reçus, placés côte à côte à la façon d' un écran de télé. Nos futurs amis se réjouissent d'avance de voir un bon film me semble-t-il. Ils sont visiblement ravis de nous avoir saisis ! Sans attendre leur tour, la plupart nous demande ce que l'on veut boire, si nous avons faim, tandis que d' autres, éclipsées un instant, reviennent changées, peignées, les pieds chaussés de claquettes.. 
Les Cubains mettent un point d'honneur à soigner leur apparence. Sans avoir souffert de la moindre réflexion ou regard réprobateur, nous remarquerons très vite qu'une tenue négligée est considérée comme un manque de respect à l'égard des autres. Et moi qui m'époumonais à répéter aux gars de ne pas montrer de signes extérieurs de richesse ! J'ai rapidemment émis une nuance concernant l'habillement.
Nous passerons les quatre premières après midi chez eux, avant d'y retourner après notre périple à l'intérieur des terres. Les enfants ont trouvé de sacrés copains et pour moi une profonde amitié va naître avec Junior, le père de famille.
Je reviendrai sur nos longues discussions, mais à présent, les gars et moi avons une mission : aller voir la famille de Radis. Cubain enfui pour les Etats-Unis il y a 6 ans, refoulé par des vents contraires peu avant d'atteindre son but, la mer le refoulera finalement en République Dominicaine où il vit depuis, bien tristement.
Chaque pays, aussi pauvre soit-il, trouvera toujours une communauté plus pauvre, prête à travailler durement à son service, quitte à être exploitée. C'est le cas par exemple des Haitiens en Rep Dom.
Ainsi, le Cubain étant plus aisé par sa naissance qu'un Haitien, puisque nourri de toute façon par l'état, aura beaucoup de difficultés à s'adapter et comprendre que son salaire ne lui serve qu'à palier à sa faim. ( et encore...)
Allez,en route ! Demain nous vous emmenons à Holguin et Las Tunas rejoindre la famille de Radis.
Ne vous chargez pas trop, un petit sac à dos pas plus grand qu'un cartable suffira. Prévoyez juste un change, une bouteille d'eau congelée pour la route et quelques cadeaux à offrir en arrivant ( savon, dentifrice, paracétamol...), le reste, on avisera.
Alors prêts pour une nouvelle aventure mes gars ?


 Première soirée ou nous restons même diner. Au menu: poisson bien entendu ! Dès les jours suivants, la femme de Junior prend volontiers les gars sur les genoux. En plaisantant, elle tente de lui donner le sein à plusieurs reprises !
 Junior au centre, pêche tout les jours sur sa barque, uniquement dans la baie. Les autorités lui renouvellent son autorisation chaque semaine. Il doit indiquer son heure de retour. Comme son fils, il rage sans colère de ne pas avoir le droit d'emmener son fils avec lui; on sait jamais...

Un enclos autour de sa barque est obligatoire. Son bateau doit être cadenassé chaque soir afin que personne ne puisse lui voler pour partir. En cas d'oublie, le bateau lui est définitivement confisqué.

jeudi 5 juin 2014

Usages et coutumes cubains

Usages et coutumes à Cuba :

Pour éviter d'avoir à expliquer à chaque anecdote des prochains récits le pourquoi de telle ou telle réaction de notre part ou celle d'un cubain, j'ai pensé vous faire part dans un premier temps des usages et coutumes de ce fabuleux pays, tellement différent de ce que nous avons pu rencontrer jusqu'alors. Vous remarquerez que nous avons parfois triché ou flirté avec les lois locales.
Le but n'était pas de braver l'interdit mais se donner les moyens de vivre le plus proche possible des Cubains, apprendre à les connaître, partager un maximum de choses et émotions à leurs cotés.
Je souhaite préciser que dans ces cas, j'ai toujours gardé à l'esprit que nos agissements ne puissent en aucun cas porter préjudice à quelqu'un, au présent comme au futur après notre départ.

Monnaies, revenus :

Il existe deux monnaies, le peso Cubain et le CUC. Le premier est destiné aux cubains bien que les étrangers puissent en changer en petite quantité pour s'acheter une glace, du pain....Les prix sont alors aussi bas que le revenu des Cubains. Le salaire moyen équivaut à 10€/mois donc les produits plus qu'abordables pour nous. Le seul hic est que vous ne trouvez pas grand chose en général et, pour la nourriture, juste l'essentiel. Les personnes travaillant dans le tourisme ont un statut particulier car ils doivent être irréprochables en terme de corruption, adroit pour répondre aux questions en utilisant uniquement les réponses que le parti leur a dictées, emmener les touristes dans les lieux préparés à cet effet et surtout pas ailleurs. Croire en son pays et au comunisme en sachant en vanter tous les mérites, pratiquer couramment trois langues étrangères et surtout ne pas aimer / souhaiter voyager. Ces priviligiés, triés sur le volet, gagnent alors jusqu'à 20 € /mois.
Le cuc, créé pour l'étranger, est utilisé en ville dans la majorité des commerces. Les prix affichés sont alors équivalents voir plus chers que ceux que l'on trouve dans une station balnéaire Française. Vous pouvez y trouver presque tout. Les cubains ont le droit d'y aller, il leur faudra juste un mois de salaire pour acheter 4 litres de lait ou trois ampoules électriques... Nous en verrons tout de même beaucoup à Holguin et proportionnellement moins à Santiago ; ces gens profitent des pourboires des touristes ou d'un parent expatrié aux Etats Unis qui leur envoie régulièrement des mandats .


Interdits ou protections ?

Rien est interdit à Cuba sachez le ! Certaines mesures sont parfois prises aux seules fins de protéger la population comme le touriste. Comme partout dans le monde, me dira un jour une employée de la marina : « par exemple le port de la ceinture de sécurité en voiture dans vos pays. Nous sommes un pays libre, c'est la propagande des Etats Unis qui veut vous faire croire le contraire ! »
Quelques exemples que nous avons constaté :
L'accès internet est autorisé aux Cubains dans des cyber cafés de l'état. Vous pourrez ouvrir n'importe quelle page web qui ne parle pas de politique, religion autres que celles présentes dans le pays et rien qui puissent venir des States. Autrement dit rien d'autre que le culturel et le tout à 6 €/heure.
Pas de messagerie électronique, les quelques-uns qui en ont une l'ont obtenue par l'intermédiaire d'un touriste et peuvent la consulter de la même manière dans les hotels.
Le téléphone public dans la rue est gratuit et limité à la même ville. Les communications à l'étranger sont facturées à prix fort et ne fonctionnent pas souvent.
Les transports sont également bien encadrés. Ainsi les bus bleus sont réservés aux touristes au prix étranger. Ces derniers doivent être refoulés s'ils tentent de prendre les transports locaux.
Oui, mais vous verrez que lorsque l'on a un fils au look cubain qui s'appelle Titouan, un Yoan qui a quand il le faut sa casquette sur les yeux, pas une seule fois nous n'avons voyagé à l'intérieur du pays comme nous aurions dû, hi, hi, hi !


Coût moyen d'un séjour à Cuba :

Le guide michelin suggère un budget minimum de 60€/jour/personne sans compter les transports et un minimum de 25€ pour un logement chez l'habitant. Nous en dépenserons 30 à trois, tout compris excepté les frais de port du bateau et l'avitaillement pour repartir en mer.
Pour se faire il nous fallait plus de pesos qu'autorisé, nous avons fait plusieurs banques.
Et si on veut des denrées alimentaires du peuple ? On envoie un ami cubain à qui l'on offre une boite d'oeufs pour le service rendu.
Le logement est négocié facilement compte tenu des très nombreuses offres. Inviter un touriste à dormir n'est pas autorisé. Les chambres chez l'habitant sont très controlées.
D'une façon générale, on voit régulièrement des check pont de contrôle sur la route, et il existe aussi beaucoup de police en civil ; de bonnes notes sont attribuées aux délateurs...Dans ce schéma, chacun se méfie de son prochain et se tient à carreau. Les exeptions sont rares.

Aides gouvernementales :

Les Cubains, qu'ils travaillent ou non, bénéficient de la santé gratuite et le minimum vital en nourriture sous forme de tickets de rationnements distribués et conçus en fonction de l'âge et du sexe de chaque individu ainsi qu'un plus si un médecin le mentionne. Ils peuvent acheter eux-mêmes en plus des tickets dans ces magasins du peuple tenus par l'Etat.
A titre d'exemple, un adulte bénéficie de 4 Kg de riz, 5 œufs et ...par mois. Plus de lait après l'âge de 7 ans...
Les retraites sont payées en temps et heures, plus ou moins la moitié du salaire de l'actif. 
Ce n'est bien évidemment pas suffisant mais les familles vivent très souvent sous le même toit, certains ont des poules, un cochon, ils troquent. Les fruits se cueillent simplement, bref le cubain se démerde, et bien !
Les militaires et les medecins ont un logement de fonction. Les autres sont propriétaires de leur maison. Pour la construction, là encore, le peuple se débrouille lui-même. Il échange ses services s'il n'a pas les compétences nécessaires, ou les gens s'entraident à tour de rôle. L' état fournit grâcieusement les matériaux de base des murs et toits à raison du nombre de personne devant y habiter.
Alors pourquoi certains ont une belle maison et d'autres un simple abri ? Ils ont revendu du ciment ou autre afin de palier à un autre besoin comme l'anniversaire des 15 ans d'une fille ( très important ) le mariage d'un enfant, une maladie qui nécessite des médicaments uniquement disponibles dans les pharmacies de touriste...


L'éducation,

L'école est obligatoire jusqu'à 18 ans et elle est gratuite.
Pour le primaire, on ne parle pas forcément d'école mais parfois de classe unique, je m'explique :
Le plus petit village disposera d'au moins une classe tous niveaux quelque soit le nombre d'élève, même seulement trois. Naturellement, plus il y a d'élèves plus il y a de classes pour chaque niveau, ce qui vient à former une école.
Pour le secondaire, collèges et lycées ne doivent pas se trouver à plus de dix Km des villages environnants. Les arrêts de bus ne sont jamais distants de plus de deux Km des habitations et le transport en commun est gratuit comme pour les militaires.
Pour les études supérieures, toujours gratuites, de nombreuses facultés et grandes écoles de toutes spécialités occupent chaque grande ville. Les élèves sont logés, nourris, blanchis et leurs trajets pour rentrer en famille sont pris en charge par le parti. Des voyages à l'étranger afin de parfaire leur savoir sont également offerts aux meilleurs élèves. Leurs destinations seront l'Argentine, la Colombie, le Vénézuela et la Russie.
Les artistes musicaux ont eux aussi, pour les meilleurs, plus de facilités pour voyager dans presque tous les pays, exepté aux U.S.A bien entendu.

Les sorties du territoire.

Ne sont pas interdites ! Le plus simple, vous venez de le lire est d'être un bon élève ou artiste ou bien encore sportif de haut niveau. Néanmoins, cela ne fait pas tout. Ces personnes, étroitement encadrées durant tout leur séjour, auront plus de facilités à partir si la famille est bien vue par le parti, si elle a contribué il y a 55 ans à la révolution, si elle s'est fait remarquer positivement depuis ect....
Pour le commun des mortels, une sortie revient presque au même que de faire une demande alors qu'un membre de sa famille s'est enfuit précédemment ou n'est pas revenu d'un séjour éducatif, artistique ou sportif. Pour les marié(es) à un(e) étranger(e), il faudra que ce dernier fasse plusieurs aller/retour à Cuba avant de prétendre obtenir une autorisation d'un mois seulement. Il faudra aussi qu'il ouvre un compte bancaire bloqué, créditeur de 6000€...Mais rien n'est interdit n'est-ce pas ?


En bref :

L'embargo des Américains a été levé il y a plus de dix ans...
Cette nation et ses ressortissants sont considérés par le parti comme le diable en personne. Pas un journal télévisé ne manque de citer en exemple des agressions verbales ou provocations répétées dont Cuba ferait l'objet. Seuls les commentaires des journalistes sont audibles, il n'est pas possible d'entendre la voix du Président Obama par exemple.
Il existe deux chaines d'info, une chaine loisir proposant des concerts live, films, dessins animés, une chaine culturelle type arte pour jeunes et une chaine de cours d'école primaire ( peut-être secondaire ?)
Tous les cubains que nous avons rencontrés possèdent un téléviseur, y compris parmi les plus pauvres !
Aucun vol direct n'existe entre Cuba et les U.S.A. Les visiteurs américains doivent passer par le Canada. Leur passeport ne sera pas tamponné par les autorités cubaines. Dès leur arrivée, ils sont pris en charge et emmenés à leur hotel sans avoir la possibilité d'en sortir, sauf en faisant partie d'un groupe accompagné d'un guide, et toujours en car, dont ils ne sortent que pour les visites de musées, usines, écoles... Les magasins de souvenirs sont à l'hotel.
Des plages leur sont réservées... Le message est très clair, AUCUN contact avec la population.

La marina où se trouve Free-mouss est innaccessible aux autochtones et il nous est interdit de les recevoir à bord.
Les évasions vers l'Eldorado n'ont pas diminué, bien au contraire.
Contrairement à la République Dominicaine où le vouvoiement n'existe pour ainsi dire pas, les hommes à Cuba l'utilisent dès qu'ils s'adressent à une personne plus âgée ou d'un rang social leur parraissant plus élevé. En cas de doute, le vouvoiement domine, sans jamais vexer l'autre s'il y a erreur. Un étranger, à moins d'être considéré comme un membre de la famille, sera par définition vouvoyé. Je serai très flatté lorsque des «proches » me tutoieront enfin.
Paradoxalement les femmes tutoient très facilement et agrémentent leurs phrases interrogatives de familiarités peu communes chez nous. Sans l' intention de séduire, qu'elles connaissent ou pas leur interlocuteur, vous entendrez régulièrement «  Mi amor, mi corazon, mi hermanito....( mon amour, mon cœur pour les enfants, mon petit frère...) Egalement avec les autorités policières !
Enfin, les Cubains aiment leur pays et certains restent tout de même tout à fait en accord avec le parti. La propagande fonctionne...

 Santiago est Santiago avec l'effort de tous NOUS VAINCRONS !


 Fidel avec son frère qui prend la suite du pouvoir, " Rebelle hier, accueillant aujourd'hui, héroique toujours !


 Au milieu à droite, Camillo, l'homme de l'avant garde


 La police n'est jamais loin....
La patrie avant tout
" l'unité signifie partager le combat, les risques, les sacrifices,les objectifs, concepts et stratégie et aboutir grâce au débat et les analyses"   !!!!!

  usages et coutumes cubains

mardi 3 juin 2014

CUBA

CUBA 1


L'entrée à Puerto Vida de Cuba, vue de la mer, est relativement étroite puis nous accueille dès que l'on y pénètre, sur un très jolis bras de mer qui serpente jusqu'à une large baie se divisant en deux, Nous n'y voyons ni croisons personne mais l'on nous observe. Une voix à la VHF, dans un anglais qui me semble parfait, nous invite très courtoisement et poliment à suivre la marque préférée tribord. Peu après en effet, Yoan voit la bouée qui matérialise cette séparation du chenal parfaitement balisé. Au premier plan de ce « Y » une vedette d'intervention en haute mer des douanes partage un ponton avec deux sœurs plus petites mais aussi certainement beaucoup plus rapides.... Le tout, rutilant, paraît en parfait état de fonctionnement
Je m' engage donc à droite en avant lente, cherchant toujours à amener mes gars à s'imprégner d'une ambiance, remarquer des détails, enregistrer les premières émotions. Cette fois, la vase qui nous arrête mollement, pourtant au milieu du chenal aurait pu nous faire profiter plus longuement de ces instants mais la voix me rappel immédiatement pour me demander d'avancer.  Je lui réponds en espagnol que nous sommes plantés !
-Pouvez vous vous dégager en manoeuvrant au moteur ?
  • Non, notre marche arrière est en panne.
  • Ok, ne bougez pas je vous envoie une assistance
  • Je vous le garantis, je ne bouge pas !
  • « Oui, oui...je voulais dire....3 minutes avant l'arrivée de l'aide » ajoute t 'il d'un ton cette fois moins protocolaire et dans sa langue natale.
10 minutes après, nous sommes accostés au ponton plaisance occupé par deux catamarans de day charter locaux ( appartenant à l'état) et seulement deux autres plaisanciers étranger.
Un employé frappe nos amares tandis qu' un douanier se présente par son nom, son poste et s'enquiert très gentiment de la difficulté ou facilité de notre navigation avant de me demander à qu'elle heure pourra t'il nous contrôler car nous souhaitons peut être nous reposer ou déjeuner avant !
Alors là ! Alors là ! Moi qui ai toujours un peu de mal avec ces autorités qui sont la plupart du temps imbus de leurs pouvoirs autant que de leur personne, je l'aurais presque embrassé !
Nous déjeunons donc sous l'oeil discret d'un garde planté à quelques mètre de nous qui refuse toute collation ou boisson que nous lui proposons. A 14 heures, comme convenu, immigration et douane demandent respectueusement la permission de monter à bord et veulent se déchausser avant de se faire. Leurs questions sont plus ciblées et moins stupides que d'habitude. Par exemple, on ne demande pas si nous transportons des stupéfiants mais des médicaments pouvant s'en rapprocher ou pouvant être considérer comme tels. Le grand changement vient de l'établissement d'une liste de tout le matériel que nous possédons ainsi que leur valeur. Après quoi, on nous informe que si nous souhaitons faire un cadeau à quelqu'un, nous en avons BIEN ENTENDU le DROIT, qu'il suffit alors de le leur signaler quoi, à qui, où, pourquoi et la valeur de l'objet. Le formulaire que nous aurons alors remplit ensemble sera alors transmit aux services d'importation, fiscal et vétérinaire s'il s'agit de nourriture ou d'animaux vivants ou empaillés. Faute de quoi, nous serions redevable du triple de la valeur déclarée. Il avait l'air tellement désolé en me récitant par cœur la loi que j'en souriais bien que j'en étais choqué. Les enfants ne perdaient pas une miette et me demandaient de traduire chaque dialogue.
Durant cet entretien d'un peu plus d'une heure, je n'ai pas sentis la moindre tentative de leur part visant à profiter d'une quelconque corruption. Cela aussi est un changement bien appréciable.
Merci Messieurs, vous êtes très aimables et ce n'est pas très long …
Ils me signalent alors que les services vétérinaires, d'agriculture et le médecin vont passer.
Ce dernier, en blouse blanche et tout aussi charmant que ses prédécesseurs, apprenant notre pays d'origine, m'explique en long et en large tout en contrôlant les carnets de vaccinations, la pharmacie du bord, la carte vitale et mutuelle, les progrès qu'a fait la médecine grâce à Pasteur dont nous profitons encore, et les plus récentes découvertes des professeurs x et y dont j'ignore bien évidemment jusqu'à leurs noms !
Nous nous rendrons compte chaque jours du niveau éducatif très élevé des cubains et leur culture générale particulièrement riche quelle que soit l'échelle sociale rencontrée.
La fin de cette conversation nous apprend qu'une nouvelle épidémie transmise par les moustiques a fait son apparition aux Tobago fin décembre, qu'à la mi Février elle se situait à St Martin mais bien contenue par les autorités mais que la République Dominicaine d'où nous venons en est la cible depuis deux mois et que les services sanitaires y sont submergés. Plus virulente et dangereuse que la daingue, son temps d'incubation est de 5 jours alors que nous n'en sommes qu'au 4 ème.
Aii ! Non, Il nous autorise malgré tout à débarquer mais nous devons lui promettre de le faire appeler si les premiers symptômes qu'il nous a décrit se faisaient sentir. Quoiqu'il en soit termine t' il, nous souffririons tellement qu'il ne doute pas de notre parole engagée ! Le douanier revient mettre des scellées sur la morphine, dérivés et injections que nous possédons et nous passons aux deux derniers corps d' état dont je passe les détails.